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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 05:56

1972 - 0Dracula évoque généralement deux acteurs chez les fans de fantastique. Bela Lugosi ou Christopher Lee. Les deux interprètes ont d’ailleurs donné leur propre version du célèbre comte vampirique et ont su se démarquer parmi une pléthore d’adaptations plus ou moins réussies. La Hammer a permis en son temps de donner certains fleurons mais aussi des séries B plus discutables.

Je ne vais pas avoir la prétention de vous faire l’article sur l’ensemble des Dracula passés sur grand ou petit écran, mais je tenais à m’attarder sur ce Dracula un peu insolite.

Dracula 1972 par d’un pitch de départ assez malin. Plutôt que de nous remontrer un énième affrontement entre Van Helsing et Dracula en pleine Angleterre victorienne, pourquoi ne pas par une astuce scénaristique basique , déplacer le dit duel en pleine époque contemporaine. Les années 70 sentent bon le flower power, on pourrait s’attendre à une véritable boucherie de la part d’un vampire assoiffé et revanchard sur des jeunes femmes empreintes de paix et d’herbe peu recommandable ?

Le film commence assez bien, sur une scène d’action que je qualifierais de classique pour ce type de production. Cushing et Lee sont en plein affrontement sur le toit d’une voiture tandis Que. l’aube pointe à l’horizon. La musique est de circonstance, les yeux rouges, les mains cherchant le cou de l’adversaire, la présence magnétique des deux acteurs malgré des plans saccadés. Tout est déjà en place jusqu’au départ des chevaux qui prennent leur liberté , laissant la carriole percuter un arbre de plein fouet. Van Helsing est projeté, blessé tandis que le Comte se retrouve empalé sur une des roues brisées. Van Helsing achève le travail et le Comte meurt une nouvelle fois réduit en cendres. L’alpha ayant été terrassé, l’oméga meurt à son tour, privé de raison de vivre. Le tout aura pris quelques minutes, intenses et bien emmenées. Débouche alors un jeune homme à cheval qui aura suive de loin le duel et qui vient récupérer les cendres et la bague du vampire pour ensuite en enterrer une partie à proximité de la tombe de Van Helsing.

Fin de la période victorienne et début du supplice. On attaque directement dans les années 70 et on suit sans entrain aucun les dérives sociétales d’une bande de jeunes en manque de repères et de sensations qui passent leur temps à prendre la vie comme elle se présente, tapant l’incruste aux fêtes de la haute bourgeoisie et ne travaillant évidemment pas. Les jeunes acteurs n’ont rien pour eux, ni qualité de jeu, ni charisme et on souhaite intérieurement qu’ils se fassent tous dézinguer assez vite. Un seul sort du lot, celui qui se prénomme Alucard (comme le hasard fait bien les choses ! Et personne n’est capable de comprendre du premier coup d’œil qu’à défaut d’appartenir à la lignée sanglante, il ne peut en être que le serviteur !). Invité depuis peu dans ce groupe de glandeurs , il va peu à peu se démarquer par des accointances assez occultes qui vont se conclurent par une messe noire grand-guignolesque assez bien réalisée qui se terminera par le retour du Comte himself. La dite cérémonie ayant lieu dans une église désacralisée vouée à la destruction, celle là même qui est jouxtée par le cimetière où furent inhumés à leurs manières chacun des deux ennemis séculaires.

Nous en sommes à près de 40 minutes de métrage et on se dit qu’enfin les choses vont1972 - 2 bouger ! Christopher Lee est quand même en tête d’affiche, il faudrait qu’il se montre un peu ! Et le fait qu’il veuille absolument mettre la main sur la jeune blonde prénommée Jessica est de bonne augure. Ce n’est ni plus ni moins Que. l’arrière petite fille de Van Helsing qui vit chez son grand père, portrait craché du célèbre vampire hunter.

Les meurtres commis par Dracula et son nouveau disciple transformé en vampire sont très softs et insipides (3 en tout et pour tout dont deux seulement seront montrés à l’écran) et conduisent à une enquête policière surprenante de la part d’un Scotland Yard possédant en ses rangs un inspecteur bien avenant sur les théories occultes et qui laissera rapidement la main à Van Helsing Junior magnifiquement campé par un Cushing habit(u)é, même s’il apparaît clairement qu’il cachetonne quand même , tout comme son comparse. 

Le final se bouclera en quelques minutes, dans une ambiance gothique enfin retrouvée au sein même de l’église où tout se termina un siècle plus tôt, et Dracula sera de nouveau vaincu de manière assez maladroite.

La jeune Jessica, destinée à se marier avec Dracula (qui voulait ainsi mettre fin à la lignée des Van Helsing)  en sortira indemne, toujours pure, même si mentalement, je doute sérieusement qu’il en soit de même. Ses amis se sont fait massacrer, son petit ami devenu vampire a essayé de la tuer et j’en passe. Mais c’est secondaire, bien évidemment.   

1972 - 1Ce type de scénario déboucherait aujourd’hui sur des meurtres assez graphiques certes, mais sans plus et on aurait droit à un étron. Que dire de cette version, sentant malheureusement la fin de la célèbre firme britannique ? Pas grand chose. Le film se suit sans intérêt, Cushing portant clairement le tout sur ses frêles épaules. Dans le même style, on ne peut que penser à l’excellent Time after Time de Nicholas Meyer (le gars qui avait réinventé Star Trek au cinéma bien avant Abrams avec les superbes Wrath of Kahn et Terre Inconnue) qui permettait à Jack l’Eventreur de se retrouver à l’époque contemporaine grâce à la machine à voyager dans le temps d’H.G. Wells. Les meurtres étaient souvent suggérés mais l’histoire était solide et riche en suspense.

Côté ambiance, on regrettera que le thème musical principal ne soit d’ailleurs le seul  entendu dans tout le métrage à l’exception du petit morceau sans âme entendu lors de la fête au tout début (et encore, il faut voir la place que cela prend dans la mauvaise bande annonce). 

Au final, un sentiment de gâchis incontestable face à la mauvaise exploitation de tels personnages. Une volonté de manifeste de remplir le tiroir caisse avec quelques noms célèbres sur l’affiche.

 

 

 


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commentaires

F
<br /> un peu dommage ce film, c'est un nanard des grandes époques.<br /> <br /> <br /> mistergoodmovies.net<br />
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I
<br /> <br /> On est même au delà du nanard! C'est vraiment dommage de galvauder ainsi ce qui a fait le succès de son studio. La Hammer avait commencé brillament  mais a mal fini. C'est vraiment<br /> regrettable. <br /> <br /> <br /> <br />