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10 juin 2012 7 10 /06 /juin /2012 05:44

 

Le médaillon

 

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51jHKh5ZxVL._SL500_AA300_.jpgJackie Chan est un acteur plus que prolifique qui au cours de sa (très) longue carrière a su établir les bases d'un personnage de cinéma charismatique, sympathique astucieux et se refusant continuellement à la violence gratuite, au sexe et aux effusions de sang inutile.

Les plus âgés d'entre nous se souviendront du double âge d'or de ce comédien hors norme. Le premier étant celui des hyènes intrépides et autres Drunken master, le second correspondant à la période post Cannonball avec des pépites comme opération Condor et Mister Dynamite (voire pourquoi pas Nicki Larson et Twin Dragons) nonobstant évidemment la tétralogie Police Story.


Depuis, ce brave petit bonhomme a réussi à faire carrière aux USA pour plus ou moins de bonheur. De cette reconversion faste (au nombre de films produits) ressortent Mister Nice Guy, le Smoking, les Rush Hour et enfin le Médaillon.

Las, l'inventivité de ce dernier n'a cessé de se dégrader au fur et à mesure que les boites de production US ont engrangé les billets verts du box office.


http://www.dvdpascher.net/screen/dvd/13/13619_image1.jpgLe médaillon, dont est sûrement issue la série animée Jackie Chan (excellente d'ailleurs) appartient malheureusement à cette catégorie.

Le pitch de départ est simplissime : un artefact, un gosse mystique, une vieille légende ,de grands pouvoirs en jeu et un policier tombant comme un cheveu sur la soupe dans le marasme (que ceux qui pensent lire le synopsis de Golden Child lève la main …).


Avec un tel point de départ et notre Red Richards asiatique, pourquoi pas? On peut s'attendre à de bonnes scènes de kung fu comédie comme Chan en a le secret. De plus, le casting n'est pas trop effrayant.

 

Dans le désordre, on a la potiche rescapée d'une ancienne histoire d'amour (La brune dont le nom m'échappe), le comique faire valoir et pour bien faire British (Lee Evans) et un mentor quasi absent uniquement là pour faire avancer le schmilblick (Rhyes Davis dont la feuille d'impôts, malgré tout le respect que je témoigne à cet acteur, devait être plus salée cette année là).

 

Le méchant est évidemment blond, aux yeux bleus et veut être immortel (çahttp://www.dvdpascher.net/screen/dvd/13/13619_image4.jpg me rappelle Bullet Proof Monk cette histoire... comme quoi, y a que les gravures de mode qui peuvent s'asseoir sur le trône maléfique de maître du monde. Oui, bon, Lex Luthor est l'exception qui confirme la règle. Quoique d'un autre côté, un tyran aux manettes peut donner de bonnes choses, dixit le comics Fatalis Imperator chez Marvel).


Bref ,tout ça pour dire que le spectacle, avec les sfx d'aujourd'hui, aurait du être satisfaisant.

Néanmoins, ce n'est pas le cas.

 

Ce film pêche par trop de défauts majeurs. Le scénario est lourd et poussif et le seul but de ce dernier est de nous conduire directement à l'affrontement final en semant de ci de là deux trois petites bagarres au but sous entendu de laisser à Chan le temps de faire l'apprentissage de ses pouvoirs.

 

Le film peut alors de fait se diviser en quatre grandes parties : Jackie court après des méchants et se retrouvent dans les affaires DU méchant en mettant la main sur l’objet number one de son désir. Ensuite, Jackie , se paie un tour du monde sans queue ni tête (on ne voit vraiment pas pourquoi l’action se déroule sur trois continents) de moins de 10mn (le reste du film respectant la même double unité de lieu) pour ensuite se faire un remake plus glorieux du coup d’éclat de De Niro dans 15 minutes (pas facile de vouloir tout dire sans révéler quoique ce soit !).

 

Pas d’inquiétude cependant, Chan est la tête d’affiche et l’action se poursuit naturellement dans un vaste n’importe quoi sentant le mauvais remake de Smallville avec des personnages incroyablement ouverts et tolérants sur les miracles et la véracité des légendes étrangères….

 

On termine enfin sur le territoire du bad guy, un château évidemment et sur l’aboutissement complètement débile de l’histoire d’amour sous jacente qui nous a gonflé durant tout le film.
Le scénar dans son ensemble est donc bancal mais tolérable pour un gosse de dix ans, destination de public évidente du film.

 

Cependant, un gosse de dix ans justement, élevé aux LOTR, Comics et autres joyeusetés culturelles n’est pas forcément idiot. Les scénaristes se payent tout de même le luxe de boulettes tellement énormes qu’on a du mal à y croire : comment se fait il que la femme de Lee Evans soit au courant de la vie True Lies de son mari et que de surcroît, elle soit capable d’en remettre aux meilleurs marines en situation de crise ? Comment se fait il que le méchant soit aussi c..  et nous fasse croire qu’il cherche ce foutu artefact depuis une centaine d’année ? Comment se fait il que Chan aie pu bénéficier d’un traitement de faveur avec un médaillon forcément entier alors que le méchant a eu le même cadeau avec seulement la moitié de ce dernier ? Et surtout, qui va pouvoir croire que Lee Evans est un agent d’Interpol (le tour de force le plus digne de respect je l’avoue) ?

 

http://www.dvdpascher.net/screen/dvd/13/13619_image3_big.jpg

Carburer à l’orangina rouge n’est pas la seule explication possible….

L’autre défaut majeur reste le manque de souffle des combats. On aurait pu facilement pardonner cet écart mais quand on sait qui s’est occupé des chorégraphies…. Sammo Hung ne s’est guère foulé cette fois ci. Certaines bastonnades du Flic de Shangaï valaient à elles seules l’ensemble des scènes d’action de ce pop corn movie !


Au final donc, on en peut que soupirer devant la triste exploitation du personnage de Chan qui n’aura guère brillé dans ce semi navet et se rabattre sur Le Smoking, qui ne vole guère plus haut mais qui est plus nerveux. Mais si, vous savez, le film qui suit le scénario suivant : Chan se retrouve dans des affaires qui le dépasse, met la main sur un mystérieux artefact, pardon costume, se tape le tour du monde, non de la ville, excusez moi, connais un dramatique retournement de situation, file dans le repaire du bad guy et y gagne un combat aux retournements téléphonés.
Bizarre….
Ca ne vous rappelle pas quelque chose ?

 


 

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