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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 05:07

http://www.smartorrent.com/images/covers/Pirates_des_Caraibes_la_Malediction_du_Black_Pearl-20110107020744.jpgLe film d'aventures, à fortiori de pirates, était un genre tombé en désuétude à Hollywood depuis plusieurs décades. Si l'on peut noter un certain revival côté télévision avec des productions de type Barbe Noire avec Richard Chamberlain, force est de constater que personne ne miserait un kopeck sur une histoire somme toute classique de trésor, elle même reprise d'une attraction du Disneyland historique.


Il aura suffit de mâtiner le tout d'un soupçon de fantastique et de fantômes, d'un vaudeville improbable (ce que tout type de triangle amoureux est par nature) entre trois individus (voire quatre) de nature différentes , d'un producteur avisé et d'un acteur de génie sans qui rien de tout cela n'aurait été possible et voilà que déboulent en vrac Davy Jones (cité) , Jack Sparrow (oui, oui, le CAPITAINE Jack Sparrow), le Black Pearl et consort avec tout le savoir du rouleau compresseur de la machine à rêves d'Outre Atlantique.


On obtient au final le film familial par excellence, celui qui fera passer la baby sitter pour une héroïne plus forte que Xéna la Guerrière pour le paternel qui désire avoir un moment de tranquillité avec sa moitié et plus forte que Supergirl pour le gosse qui pourra voir tranquillement les aventures de son futur héros préféré au chaud et en pyjama (c'est bête, mais le plaisir que cette tenue procure quand on regarde un film au chaud sans avoir quelqu'un qui prend votre fauteuil ou votre lit pour un défouloir à petons ne peut que donner un plaisir inimaginable).


Remarquable aussi le fait de pouvoir utiliser des images aussi fortes que ces squeletteshttp://media.paperblog.fr/i/433/4332470/pirates-caraibes-malediction-black-pearl-pira-L-p1jfIm.jpeg couverts de chair en décomposition au clair de lune dans un film Disney là ou quelques années plus tôt la même firme avait refusé de financer le premier opus de Retour vers le Futur sous prétexte qu'il était amoral de voir une mère embrasser son propre fils, même sous le prétexte d'un paradoxe temporel.


La firme à Mickey a donc bien évolué depuis, mais a surtout réussi une synergie parfaite entre producteurs, scénaristes et acteurs. Le film doit énormément (tout?) au jeu déjanté et efféminé de Johnny Depp qui ne s'approprie pas seulement un personnage pré-existant mais qui le reprend pour créer quelque chose de nouveau et d'inédit pour un tel public . Mascara, dents en or , jeu , tout avait été réfuté par Disney mais imposé , à raison, par Depp qui fut nominé pour l'oscar du meilleur acteur suite à cette prestation hallucinée.


Le film en, lui même reste équilibré, pose des personnages plus travaillés qu'à l'accoutumée et pouvant révéler quelques surprises, une fois sortis de leurs carcans respectifs, grâce à un passé fouillé. Le cadre historique possède un fond de vérité, que ce soit pour l'origine du trésor en lui même mais aussi pour la place déclinante des pirates dans ce monde en pleine mutation qui occupera d'ailleurs une place beaucoup plus importante dans le dernier (?) opus de la tétralogie actuelle. L'action est bien évidemment très présente , sans compter une excellente bande originale que l'on entendra un peu partout par la suite (d'un télé-crochet sur M6 à d'autres bandes annonces d'autres films) et un humour très second degré étonnant de justesse et permettant de contre balancer avec un côté dramatique et désespéré de la bande à Barbossa qui sont pirates certes mais surtout maudits.


http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/35/07/46/p2.jpgDans ce jeu de miroirs, les méchants ne le sont pas vraiment et les « gentils » ont plusieurs visages et se révèlent les plus manipulateurs (état de fait confirmé dans les opus suivants). Un vrai régal donc, dont on pourra abuser sans crainte avant d'atteindre une indigestion certaine dans l'interminable avant dernier volet (les trilogies récentes ayant tendances à se fourvoyer dans ce piège, Matrix et LOTR).  La  Fontaine de Jouvence quant à elle ne sauvera pas les meubles, accumulant les défauts de ses prédecesseurs. 

 

 

 

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