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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 00:11

http://images1.wikia.nocookie.net/__cb20070703130652/memoryalpha/fr/images/d/dc/Deep_space_9_vortex.jpgEn pleine réussite télévisuelle avec la nouvelle génération, Braga and co se décident à lancer une nouvelle série pour les trekkies affamés. Le concept d'équipage lancé " vers l'inconnu, l'ultime frontière " fonctionne plutôt bien mais reste une idée éculée, fortement usitée dans The Original Serie (TOS) via 3 saisons (avec des épisodes fondateurs dans l'ensemble cohérents et intéressants) puis The Next Generation (TNG) se terminant malheureusement par un final riche en émotions .... dans le plan final (le final véritable aura lieu avec Nemesis
TNG vole donc tranquillement vers son épilogue final (qui reste malgré tout titanesque, ne serait ce que pour la coopération de trois Enterprise à différents points du temps dont un magnifique avec trois nacelles de distorsion) plutôt bien pensé et révélateur de l'extraordinaire cohérence de l'univers crée par Gene Roddenberry, alors que germe l'idée d'une nouvelle série.


Star Trek va alors réussir un tour de force en recyclant d'une part les meilleures idées des deux premières séries tout en prenant un contre-pied total avec le principe de vaisseau voguant dans les étoiles.


Des deux précédentes séries, on récupère un mélange de la fougue de Kirk et de la réflexion posée de Picard pour obtenir Ben Sisko. 1er capitaine black de la série (bien que Uhura était déjà en soi une avance considérable en son temps, source de surcroît du premier baiser interracial de l'histoire de la télévision).


Benjamin Sisko part d'office avec un background plutôt chargé en comparaison de seshttp://s.tf1.fr/mmdia/i/84/2/3935842tzxgz.jpg?v=1 illustres prédécesseurs. En effet, Picard et Kirk se sont dévoilés petit à petit au fur et à mesure des séries tv et des adaptations cinés (un passé français, des vignobles et un cœur artificiel doublé d'un clone pour l'un, un passé de tombeur mais aussi de rat de bibliothèque pour l'autre entraînant de fait un parfait négatif, Kirk et Picard étant opposés de caractère à la fois dans leur jeunesse et dans leur vie de commandement).


Sisko débute lui sa carrière de Commander dans le sang via la fameuse bataille de Wolf 359 déjà abordée dans TNG avec l'assimilation de Picard par le collectif Borg (si les non initiés ont laissé tombé à partir de ces lignes, je ne peux que trop leur conseiller de commencer leur baptême de Starfleet par le visionnage de l'excellent First Contact), bataille dans laquelle il perd sa femme et manque de perdre son fils.


On appréciera dans ce pilote la mise en évidence de moyens certains et d'une liberté de mise en scène, nous faisant vivre pour la seule et unique fois la destruction d'un bâtiment de Starfleet vu d'une capsule d'évacuation et par les yeux d'un rescapé ayant quasiment tout perdu. Mais l'intérêt de Sisko ne réside pas seulement dans ce bref historique. En effet, la prise de service de ce dernier en tant que Commander est fortement remise en question d'un côté par la présence de Picard sur DS9 (permettant accessoirement un passage de relais entre TNG et DS9 qui avait de toute manière été initiée dans la dernière saison de l'Enterprise avec une intervention non négligeable de Quark - Ce même Quark qui effectuera à son tour la transition avec la mésestimée Voyager dans un pilote peu passionnant pour une série qui se cherchera jusqu'à l'arrivée de Seven of Nine) et d'un autre côté par un rôle inédit , celui d'émissaire. L'aspect religieux est en effet une des pierres angulaires de ce nouveau pendant de Star Trek.


Jusqu'à maintenant, pour TOS, on relèvera bien évidemment les nombreuses allusions aux différentes pratiques vulcaines … à ceci près qu'il s'agissait autant de rites religieux que de rites initiatiques, voir biochimiques (le fameux Pon Farr).


http://images1.wikia.nocookie.net/__cb20060920143433/memoryalpha/en/images/6/64/DS9CrewSeason1.jpgPour TNG, tout l'aspect religieux reposera sur les épaules de Worf mais la foi klingonne ayant de fâcheuses tendances à se mêler de trop près à la politique , voire à de la forfanterie (cf. les épisodes basés sur le clone de Khalès), on ne pourra à proprement parler d'élément fort à part entière.


Pour DS9, ces éléments diffèrent quelque peu puisque Sisko va revêtir une valeur d'Emissaire, puis de prophète pour finir sous la dénomination d'élu et de sauveur. Les Prophètes eux mêmes , nonobstant la lutte de pouvoir à venir avec le Dominion, vont être le pilier scénaristique de bon nombre d'épisodes. Pour cette première saison d'initiation néanmoins, il n'en sera guère question, les différents arcs se concentrant sur la mise en place des différentes intrigues et relations entre personnages (le Dominion n'est même pas évoqué et les implications de la directive première vis à vis de l'implication de Sisko en tant que potentiel mentor religieux ne sont pas encore exploitées).


L'autre point positif de cette nouvelle série consiste à créer d'autres races tout à fait crédibles (les Fondateurs / Métamorphes en étant le meilleur exemple) tout en en faisant coexister d'anciennes créations déjà présentées dans TNG (les deux dernières saisons étant parfois uniquement tournées vers l'introduction de DS9) telles les Cardassiens (mémorable épisode double avec un Picard pris en otage par un David Warner en cardassien convaincant), les Bajorans (progressivement amenés via l'enseigne Ro Laren qui trahira magistralement la confiance de Picard pour un des finals d'épisodes de TNG les plus marquants) et les inénarrables Ferengis eux aussi initiés dans TNG (le premier Ferengi de l'histoire étant d'ailleurs lui aussi joué par Armin Shimerman, c'est-à-dire Quark mais aussi le Proviseur Snyder de Buffy contre les vampires et accessoirement un sorcier dans un épisode plutôt ennuyeux de Charmed) (si l'on excepte la digression d'Enterprise avec Archer) qui trouve ici une série où leur potentiel sera exploité au quasi maximum (évoluant entre comique assumé avec les épisodes mettant en scène la mère de Quark ou le Grand Nagus et le drame avec les implications à répétition de Quark dans le conflit inter-racial qui se profile pour les quatre dernières saisons).


http://www.mondesetranges.fr/IMG/jpg/Star_Trek_deep_space_nine_1.jpgLe bar de Quark étant un des points névralgiques de la station, on ne pourra qu'apprécier ses joutes avec Odo et son chemin initiatique vers une morale plus digne de Starfleet au fur et à mesure des saisons.


Une autre race bien connue du Commander Riker et du Dr Crusher fait elle aussi son come-back, il s'agit bien évidemment des Thrills via Jadzia Dax. Le personnage possède un riche passif (une demi douzaine de vies au bas mot) qui sera lui aussi source de nombreux épisodes marquants.


Reste évidemment les personnages isolés que sont le dr Bashir, à priori (à priori seulement) parangon de maladresse diplomatique avec ses collègues, le chef O'Brien qui représente le chaînon entre TNG et DS9 mais qui s'accomplira totalement dans cette série (il n'apparaît dans aucune des adaptations ciné, sûrement étouffé par l'aura d'un Laforge autrement aussi (voir plus) efficace que lui dans bien des situations).


Dans TNG, il jouait les persos occasionnels, toujours à l'affût d'un téléporteur en panne, puis il s'est étoffé avec une femme, puis une fille pour finalement faire partie intégrante de l'équipage.


Dans DS9, malgré un statut hiérarchique réduit (il suffit de regarder son grade) il appartient aux cercle des officiers supérieurs et il faut bien reconnaître que sans lui, la station serait sûrement tombée en miettes.


N'oublions pas bien sûr Odo, seul représentant de son espèce…en tant que métamorphe. Si l'on excepte celle de Star Trek VI - Terre Inconnue.


Pour le moment, un seul épisode sur ses origines, plutôt troubles. Nous reviendrons sur lui dans les saisons suivantes.


Ce premier chapitre (constitué seulement de 19 épisodes) installe donc les bases de la station, son passif cardassien et la récupération par Bajor sur fond de guerre. S'en suit une salve d'épisodes plus ou moins bien fichus via lesquels ressort quelque chose jusque là encore inexistant pour une jeune série : la cohésion entre les personnages existe dès le pilote. Pas besoin de chercher ses personnages principaux comme dans les premiers opus de TOS (où McCoy n'existait même pas) ou d'établir de force une connivence avec des persos crispants (TNG et son maudit Wesley Crusher ou comment un gosse mal fini parvient à sauver l'Enterprise de situations inextricables là où des pontes de la technologie fédérationniste comme Laforge ou data perdent leur latin).


DS9 possède un cercle d'une dizaine de visages principaux au passé parfaitement établihttp://www.dvdpascher.net/screen/dvd/6/6482_image2_big.jpg (même si couvert de zones d'ombres pour le moment), dont les relations vont tranquillement s'étoffer au fil du temps (Odo et le Major Kira (sur qui nous reviendrons dans la prochaine saison) , O'Brien et Bashir….) pour finir par exploser dans la fondation d'une grande famille. Le contexte géo-politique est lui aussi solide dans le triangle Fédération - Bajor - Cardassia et pour une fois, il ne sera nul besoin de faire appel aux borgs pour redoper l'audience (voir TNG et Enterprise voir même First Contact) ni même à Q (un seul épisode sur sept saisons !) puisque s'ajouteront le Dominion et Kronos en sis des Fondateurs (d'un autre côté , visuellement parlant, une alliance borg - klingons - fédération aurait eu une classe folle dans les nombreux affrontements spatiaux… dommage). C'est tout le quadrant alpha (via ses races majeures) qui sera représenté (à l'exception des Vulcains toutefois).


Prenez donc le temps d'une douche sonique, enfilez votre uniforme et préparez vous un Raktajino bien chaud avant de vous installer pour déguster l'entrée de ce qui révèlera être la série la plus mature de tout l'Univers Star trek.

 

 

 

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