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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 09:00

affiche.jpgAprès le (trop) tranquille Thunderball, James Bond délaisse les intrigues mono-politiques saupoudrées de travail de taupe (propres également à Dr No,Goldfinger et Bons Baisers de Russie) pour entrer de plein pied dans les années 70 dans un contexte de guerre froide clairement exacerbé (avec pour arbitre l'Angleterre tout de même, dixit la scène de confrontation entre les politiques russes et ricains) avec une séquence d'introduction emprunte (situation heureuse ou malheureuse) de science fiction. De fait, le film débute par la digestion d'une capsule spatiale américaine par un vaisseau inconnu mais rapidement apparenté au Spectre. On passera sur la mauvaise qualité des incrustations de l'époque qui ressortent encore plus ici après la restauration de Lowry Digital et le manque de dynamisme de l'ensemble pour saluer un véritable effort scénaristique et spectaculaire. Star Wars n'en est alors qu'au stade embryonnaire et ce n'est pas la série Star Trek qui débute à l'époque seulement qui aurait pu avoir une quelconque influence. Les amoureux de la licence penseront bien sûr dans ce sens à Moonraker. S'en suit alors une scène de présentation extraordinaire nous offrant la mort de Bond, et ce, juste avant le générique habituel. Contrairement à Bons Baisers de Russie, il s'agit là en plus du vrai 007 et non pas d'un simulacre d'exécution. Pari risqué mais osé de la part de l'équipe de production, surtout dans le cadre du départ annoncé de Sean Connery qui ne voulait plus tourner de Bond.

L'autre gros point de cet opus réside dans le déplacement de l'action au Japon, ce qui permet d'avoir de nouveaux décors mais aussi une extension du contexte géopolitique national de cette époque. Le personnage de Bond se voit également beaucoup plus développée avec une aisance à peine surprenante dans la langue de Naruto (ok, ok, le raccourci est vertigineux, voire même peu approprié mais rien d'autre ne me vient à l'esprit). Le Japon reste une excellente idée pour l’unité de lieu de la quasi-totalité du film. De plus, celui-ci est tourné de manière à opérer une lente régression (ou évolution, c’est selon) dans l’univers très moderne habituellement propre à 007.

Les scènes clefs se déroulent tout d’abord dans une atmosphère quasi industrialisée avec de grands ensembles industrialo-1commerciaux et de belles voitures modernes établissant furieusement le parallèle avec l’ex Austin Martin : coupé sport nerveux et deux place. On se laisse ensuite emporter vers le port pour enfin connaître les joies de la vie du pêcheur traditionnel.

Une évolution dans le déroulement de l’histoire tout à fait justifiable, nonobstant le site opposé et extrêmement complexe du spectre. Depuis Dr No, chaque QG représente un petit plaisir en soi. Dans le 1er opus, il est difficile d’oublier la grande salle au dôme circulaire ou les quartiers souterrains / sous marins de toute beauté. Bons Baisers de Russie permet au Spectre de dévoiler son organisation redoutablement efficace, véritable métempsycose maléfique du MI-6. Goldfinger aura également relevé le défi avec le briefing basé sur la maquette de Fort Knox. Enfin, Thunderball et son Disco Volente se maintenait dans la moyenne (comment Young a-t-il pu ainsi négliger un tel ressort scénaristique et aussi spectaculaire ? Quand on repense au final et à la séparation inattendue des coques ! Quelle regrettable erreur…)

On ne vit que deux fois enterre définitivement ses prédécesseurs avec son QG (aussi cher à lui tout seul que la totalité de la prod de Dr No !) installé au cœur d’un volcan, parfaite représentation picturale du Spectre : calme et discret à l’extérieur mais toujours en mouvement et représentant en permanence une menace potentielle.


L’ouverture via le lac artificiel, bien que devenue un véritable cliché aujourd’hui (quel plus belle reconnaissance ?) est une idée extrêmement novatrice pour l’époque. C’est là qu’on se rend bien compte que les 60/70 et même 80’s dans une moindre mesure sont les années reines de l’espionnage (et des films en découlant). Un tel subterfuge serait aujourd’hui décelé en quelques minutes. D’ailleurs la complexité des derniers Bond est une conséquence directe de cette ère informatique qui est la nôtre.


2Néanmoins, les systèmes d’ouverture / fermeture servent parfaitement l’action, rendant l’endroit maudit pour les autochtones (hommage à Dr No ?) et source de très bonnes scènes pour les spectateurs (dixit l’attaque finale des Ninjas). Les gadgets dans ce Bond sont peu nombreux mais mémorables. Au Jet Pack poudre aux yeux et vraiment peu pratique de Thunderball (qui reste un bon film, mais un peu lent, à mes yeux) succède ici la « petite Nelly » , joyau d’inventivité et à l’origine d’une des plus belles scènes d’action aérienne de la licence. On appréciera également le bureau à rayons X, le pont suspendu au dessus du bassin des piranhas ou encore le camp d’entraînement Ninja alliant modernité et tradition avec une fois encore, une organisation parallèle au Mi 6.


Drôle de vaudeville que ces trois structures effectuent autour de 007 : ce dernier appartient au Mi-6 , est prêté au Japon tandis que le Spectre lui court après…. Ce qui n’empêche pas Connery de oucher avec leurs représentantes féminines, quelque soit leur appartenance ! N’oubliant pas , bien sûr le Tigre, acteur fondamental de l’action de cet épisode. Pour le fun, on relevèra que lorsque Bond se fait Whooper, son arrivée semble aussi douloureuse que pour trois espionnes bien connues de la jeunesse d’aujourd’hui…. Autre élément que l’on retrouvera toujours avec bonheur dans la franchise (et déjà amorcé avec le « Oh ! Non pas lui ! » de Thunderball) le passage éclair de Q qui à lui seul allège une atmosphère assez tendue.

Les Bond girls de cet opus sont aussi une première. De Monney Penny à Domino, toutes les filles principales de la saga répondaient au modèle WASP. Là, elles sont japonaises et très efficaces et espionnes de surcroît. La seule qui commet d’ailleurs une erreur fatale reste de type occidentale, comme pour signifier que cette région du monde n’est pas forcément parfaite…. Même si elle a produit Bond, archétype du mâle invincible. Fort de cette implication heureuse, les adjuvants de Bond changent quelque peu aussi, orientation géopolitique oblige. Terminé la CIA et Félix, oubliés les transfuges de l’Est et bonjour aux ninjas , parangon de ce que devrait être lez bon espion : athlétique, polyvalent, froid et discipliné. Bond en subira l’entraînement , ce qui pourra être une facette supplémentaire à son personnage (en oubliant cette affreuse perruque et son maquillage).

Enfin, ce film reste dans les annales comme première révélation de l’interprète de Blofeld (qui aura connu quelques problèmes3 de casting, dixit les bonus) via Donald Pleasence alors auréolé du succès de la Grande évasion et de La plus grande histoire jamais contée. L’attente a été longue, la quasi-totalité du film se déroulant sans lui physiquement et sa présence à l’écran étant finalement assez courte compte tenu de son influence dans les films précédents. Passé l’incohérence du physique par rapport aux romans originaux, on reste heureux de la prestation de Pleasence , tout à fait dans le ton, et encore loin du rôle du Dr soignant un certain Mike Myers dans une autre licence fameuse à venir.

La froideur et l’inhumanité sont parfaitement assumées puisqu’il n’hésite pas à tout sacrifier pour s’échapper vivant, reniant de fait tous les préceptes fondamentaux du Spectre qu’il a lui-même fondé : en cas d’échec, la sentence est sans appel. Blofeld, pourtant, faute de ne pas avoir éliminé Bond alors que l’occasion directe s’était présentée à plusieurs reprises, n’aurait pas dû en réchapper.


3Au final donc, un bon cru alternant entre une bonne scène d’introduction (le fait que Bond en sorte indemne n’est quand même jamais clairement expliqué. Le principe de la mise en scène ne justifie pas tout et la publication de la photo de Bond dans tous les journaux alors qu’il n’est qu’un capitaine de frégate, n’est pas cohérente) et de bonnes scènes d’action, le tout basé sur un scénario intelligent. Gilbert trouve sa place de réalisateur (Vivre et laisser mourir et Moonraker sont également de lui) et s’amuse à grands renforts de plans larges, plongées et autres gros plans avec un Connery au sommet de sa maturité d’acteur de 007 (entre deux âges, alternant avec bonheur l’efficacité cynique et le machisme séducteur). Quelques temps morts restent à souligner lors des scènes dans l’espace qui ont tendance à être identiques. Toutefois, on passe un bon moment et le semi échec (pour moi) de Thunderball (qui sans ses prédécesseurs n’aurait pas eu l’aura et le succès qu’on lui connaît) est largement rattrapé.

 

 

 

 

007 - On ne vit que deux fois (You only live twice)

 

1967 - MGM / United Artists

Réalisateur: Lewis Gilbert

Acteurs :sean Connery, Tetsuro Tamba ....

Genre : Espionnage

 

Disponible en dvd et en Bluray sans compter de multiples éditions et coffrets ^^

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 05:30

affiche.jpgJean Philippe partait d'un postulat de départ interessant : que serait le monde si Johnny n'avait pas existé autrement que sous la carapace de Jean Philippe Smet?


On pouvait légitimement s'attendre à une sorte de paradoxe uchronique sympathique avec un Luccini un poil plus sobre que d'habitude vu la caractéristiques demandées par son rôle.

Au final?

Le film est amusant et tout fan de Johnny pourra y trouver son compte. Les non fans, dont je fait partie, se surprennent pour leur part à sourire de temps à autre. Johnny réalise une bonne performance, Luccini est très bien et sait jouer sur la corde sensible d'un personnage totalement déphasé. Antoine Duléry, second couteau surutilisé (avec raison d'ailleurs) s'en donne à coeur joie dans la caricature.


Côté scénario, le spectateur a droit à quelques pépites, tournant évidemment autour de la reconstruction du mythe de Johnny (essais vestimentaires, 1ère rencontre dans le bowling....) mais le point fort reste evidemment dans le traitement de la vie de famille d'un côté et de l'autre pour notre nouveau sliders et pour Johnny qui s'amuse visiblement lorsqu'il redécouvre sa vie.

Pourtant, la sauce ne prend pas tout à fait et il reste quelques lourdeurs. On citera pour l'exemple l'explication (trop) rapide du pr Nimbus de service afin d'éclaircir le problème de changement d'univers au plus vite pour les néophytes. Des films comme Un jour sans fin où le très bon Pleasantville ne se sont même pas arrêtés au problème, partant du principe que le spectateur accepterait d'emblée l'univiers qui lui était proposé.


La fin pose également problème. Pour ne pas tout dévoiler, comment se peut-il que Johnny l'appelle dans ce monde 1en lui demandant si tout va bien alors que lui même ne peut scénaristiquement parlant pas faire la relation entre ses univers parallèles qui se révèlent au nombre de trois (pour le moment). Si Luccini doit se prendre un coup de minuteur archaïque dans le pif à chaque fois qu'il veut tenter de retrouver son monde, on ne s'en sortira pas.

Le film est également trop court, tout ça est emballé à la va-vite... Du moment où Jean Philippe participe au popstars local (très bons kaméos de Poelvorde et de Mia Frye au passage) , le scénario s'emballe et classe tout en 20mn.

 

Terminé l'approfondissement du personnage et bonjour les effets pyrotechniques. 30 mn supplémentaires auraient été les bienvenues.

C'est essentiellement pour ces motifs qu'on passe à côté d'un bon film familial qui ne se prend pas la tête à un téléfilm de luxe qui sera (multi)diffusé par TF1 pour de futurs Noël.

Dommage.

 

 

 

 

Jean Philippe

 

2006

Réalisateur : Laurent Tuel

Acteur : Johnny Hallyday, Fabrice Luchini....

Genre : Comédie fantastique

 

Dispo en plusieurs éditions dvd

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 19:46

imageAttention, classique parmi les classiques ! J’ai longtemps entendu parler de  ce film, en particulier dans les fictions d’aujourd’hui puisqu’il doit à lui seul remporter la palme du film le plus diffusé de l’aéronautique et de la période de Noël aux USA. On le retrouve même dans Gremlins pendant que la mère prépare les bonhommes en biscuit, cousins éloignés de celui de Shrek!


Me l’étant procuré à 0.99€, je dois admettre que c’est le meilleur investissement de ma dvdthèque.
Il s’agit ni plus ni moins que d’une putain de bouffée d’espérance et de confiance en soi, d’humanité et de joie. A prendre en seringue, en sniffette et autre cachet, il faut absolument le voir.


L’histoire, simple au possible puisque reprise à l’usure par le cinéma commence par une discussion entre Dieu et ses anges (bucoliques SFX mais restant rudement efficaces, pas la peine de nous pondre un Scribe divin à la Dix commandements pour se mettre à y croire) au sujet de la vie d’un certain Georges Bailey qui risque d’être plus courte que prévu. Un ange de seconde classe fan de Tom Sawyer est appelé à la rescousse pour remédier au problème et gagner de fait ses ailes (même Beverly Hills avec Shannen Doherty s’en est inspiré pour mettre en place un épisode de Noël dont le but était de sauver un car plein d’enfants de l’accident de la route).


En fait, la vie du gus fait peine à voir, enfant plein de projets et d’aventures dont l’envie principale est de quitter sa ville natale, se voit devenir sourd d’une oreille en sauvant son frère de la noyade, obligé de reprendre l’entreprise paternelle menacée par un L. Barrymore extrêmement proche du vieux Scrooge, ne peut participer à la seconde guerre et donc s’échapper laissant toute la gloire à ses frères, refuse un job en or dans le plastique et accessoirement sauve des centaines de vies et une ville sans le savoir.


Dirigeant l’entreprise familiale avec son oncle, brave type au grand cœur attirant corbeaux et écureuils, il 1perd les 8000$ de l’année en plein contrôle fiscal et décide d’en finir pour que son assurance vie comble les dégâts. L’ange gardien qui aime Marc Twain intervient, le sauve et lui montre ce que serait le monde sans lui, ce qui lui fait paradoxalement aimer sa vie et le splendide final ne peut qu’arracher des larmes de bonheurs pour un héros qui se sera sacrifié toute sa vie pour les autres.


Le cast tout comme l’histoire sont parfait.s On est d’ailleurs ravi de renouer avec les films d’autrefois avec des décors soignés et pas forcément des catins les miches à l’air. Les femmes sont superbes, les costumes sont élégants….Comme quoi, on peut faire un film fantastique en réutilisant pour le merveilleux les simples effets du père Méliès. Et ça fonctionne parfaitement. E On en ressort heureux et prêt à sourire à tout le monde.

 

 

 

 

La vie est belle (It's a wonderful life)

 

1946

Réalisateur : Frank Capra

Acteurs : James Stewart, Donna Reed ...

Genre : Comédie Dramatique

 

Disponible en dvd


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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 05:24

affiche.jpgFilm sans prétention mais rudement bien conçu, Ce Bulletproof Monk parvient sans peine à amuser le spectateur durant ses 100mn. Parvenant à mettre en place une mythologie originale dans son ensemble via un moine qui doit par devers lui garder certains secrets. pour mener à bien sa tâche, il bénéficie de pouvoirs particuliers le rendant virtuellement immortel.


La bonne idée de tout cela reste d'avoir confronté notre brave gars (pas Chucky, mais bel et bien Chow Yun Fat qui semble prendre un certain plaisir dans ce rôle d'action-man et de vieux sage)à un bad guy d'envergure qui ne vient pas d'une société consommatrice et totalement déconnecté des sciences et mondes occultes , en bref , un pauvre tiste d'aujourd'hui type Die Hard 4 mais bel et bien à un nazi de la belle époque (la seconde guerre), totalement déshumanisé et lui aussi convaincant dans le rôle. je ne vous referais pas la gageure de citer tous les films où ils sont impliqués dans la recherche d'artefacts mystiques et religieux (allez, Indiana Jones pour ne citer que lui) mais force est de reconnaître que l'armée du mal représente toujours un viviers de barrés de la cervelle prêts à tout pour imposer leur vision du monde.

Les scènes d'action sont donc nombreuses et pour la plupart assez réussies, le style comics est bien présent tout en intégrant un début de romance improbable (mais les contraires s'attirent, c'est bien connu) et le final parvient à surprendre lors de la première vision du film.

Les acteurs s'en sortent sans trop de peine et mention spéciale à l'ancien Stiffler d'American Pie qui semble avoir grandi ou du moins faire montre d'un peu de maturité dans son jeu.

Un bon moment en perspective pour un prix dérisoire sur notre bonne vieille Fourmi. Let's go !

(Et ne vous traumatisez pas pour cette obscure histoire de Hot dog qui court comme un fil rouge durant tout le film, la solution de l'énigme étant somme toute logique).

 

 

 

Le gardien du manuscrit sacré  (Bulletproof Monk)

 

2003 - MGM

Réalisateur: Paul Hunter

Acteurs :Seann William Scott, Chow Yun-fat....

Genre : Comics / fantastique

 

Dispo en dvd et blu ray (étranger)

 

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 08:00

 affiche.jpgWishmaster…. Encore un boogey man aux débuts plus qu’intéressants qui finira mal faute d’un producteur vraiment impliqué et d’un réalisateur vraiment performant.

Produit à l’origine par Wes Craven, ce Djinn s’est vu d’emblée proposer une mythologie propre et surtout crédible avec ses forces et ses faiblesses, mais aussi ses limites. Un Nemesis parfait fut aussi mis en place en la divinité d’Ahura Mazada qui se paye le luxe de ne jamais être présent lors de ces deux premiers opus si ce n’est sous la forme d’une statue renfermant l’opale de feu qui retient prisonnier notre méchant du jour (c’est toujours mieux que dans les épisodes 3 et 4 où intervient l’un des 4 archanges du christianisme pour aider l’héroïne).

.Suite au premier opus, le succès aidant, une grosse partie de l’équipe s’est mise d’accord pour tourner une suite. On retrouve donc Andrew Divoff dans ce qui reste assurément son meilleur rôle, tant il paraît se faire plaisir à jouer les démons (attention, il ne cabotine pas, ou si peu , mais de manière toujours convaincante face à son personnage : regards en dessous, peau grêlée, sourires carnassiers….), ce qui est une bonne chose tant il reste sous employé dans l’industrie actuelle de la tv et du cinéma (terroriste dans Air Force One, second couteau dans des soap style Highlander…..). Wes Craven n’est plus à la production mais le projet reste dans SA famillle de l’horreur puisque la réalisation est confiée à Jack Sholder (La revanche de Freddy entre autre). La blonde de service a cependant été remplacée par une brune (Holly Fields) qui est loin d’être une nunuche puisque tuant déjà un père de famille dans les cinq premières minutes. On en restera là pour les éléments principaux du casting afin de justement se concentrer sur le scénario.

Une chose est claire, rien ne vaudra le début tonitruant de Wishmaster 1er du nom. Eclairages , sfx et tension de l’histoire étaient exploitées d’office à leur paroxysme pour se retrouver en écho à la fin du métrage (et permettre à l’équipe maquillage de se lâcher sur les manifestations du pouvoir du Djinn : squelettes prenant leur indépendance, hommes serpents, statues vivantes et j’en passe tant leur imagination était débordante !).


1Ici, tout commence par un banal braquage de musée qui tourne mal (l’héroïne perd son petit ami qui a dessoudé trois vigiles et tue le dernier à son tour avant de prendre la fuite). On retrouve évidemment la statue chère à Robert Englund et se pose déjà une question : que fait elle ici , dans une salle apparemment dépourvue de thématique sur la perse antique ou sur les déités ? Vu l’affection que portait Englund à ses dieux oubliés , on est en droit de se poser la question… Ensuite, l’opale de feu sauve l’héroïne d’une mort certaine en arrêtant la balle qui lui était destinée. Néanmoins, celle-ci ne l’a jamais directement touché (port de gants entre autre). Dans le premier, la blonde avait au moins essayé de la nettoyer en soufflant dessus, renforçant l’idée de lampe magique sous jacente. Dans le tome 2, il faut croire que l’on a besoin de raccourci….

Et c’est malheureusement ce manque de cohérence (budget plus limité ?) qui va nuire à l’ensemble des deux films. Le Djinn, une fois libéré, doit réaliser plusieurs souhaits afin de se renforcer et d’augmenter son pouvoir mais pour prendre forme humaine, il doit arracher un visage sur une victime Or, ici, il apparaît sous la même forme que dans le premier film. Pourtant, tous les évènements du 1er opus se sont retrouvés annulés via un vœu assez sournois, donc le Djinn n’aurait jamais pu prendre le visage du cadavre à la morgue. Or, ici, pas de visages d’arrachés, Divoff est directement disponible (il faudra attendre le massacre du maton pour que cette histoire de mutilation soit de nouveau introduite). S’en suit , suite à l’obligation de récolter 1001 âmes (les Arabian Nights ne sont pas loin, sic), une partie intéressante en prison puis … à Las Vegas qui jure encore une fois furieusement avec les bases préétablies et les suites à venir .

 

Dans les trois autres films, une dizaine d’âmes suffisent en général pour que le Djinn soit en position de force face à 3l’éveilleur , là , force est de reconnaître qu’on s’ennuie souvent durant ces trois premiers quart d’heure…. qui restent indispensables pour que la brunette et son copain curé (cliché quand tu nous tient) puissent mener leur enquête et trouver dans un livre (d’apparence neuve) et sur in Internet alors balbutiant tout ce qu’il faut en prophéties et autres formules incantatoires pour se débarrasser d’un ennemi vieux comme le monde. On garde évidemment pendant ce temps les nombreux flashs télépathiques nécessaires pour relier le monstre à son ancrage mortel. La fin du Djinn, quand à elle, frise le ridicule avec le retour de la pureté de Fields suite à un de ses vœux (qui devrait donc la faire pencher encore plus sur la voie de la souillure, mais bon, ne mégotons pas) entraînant une porte de sortie pour les 1001 âmes et le cureton (les âmes réintègrent leurs corps et hop ! tout ce petit monde revient à la vie. Vu le massacre final à Las Vegas, certains ressuscités vont avoir du mal à retrouver une vie sociale….).

Passé les aberrations du scénario de base, il faut néanmoins reconnaître que les vœux en eux-mêmes sont toujours2 aussi jouissifs. Moins spectaculaires mais tout aussi tordus (voir plus) que dans le premier opus, on passe là un excellent moment, la prison n’étant pas avare de bons gags de ce côté. Ayant la correction de ne pas en dévoiler trop afin de garder la surprise intacte pour ceux qui seraient tentés, on citera juste la sodomie imposée à un avocat au moment où celui-ci explique à son client qu’il a trouvé un vice de procédure propre à le faire sortir légalement….

Le maquillage du Djinn a lui aussi été revu pour une plus grande réussite néanmoins. Plus organique, moins d’apparence plastique type méchant de Powers Rangers , il dégage encore plus de charisme et d’aura malfaisante que dans premier film. Le regard a aussi été très travaillé (ce qui entraînera certains problèmes pour son interprète qui ne supportait pas ces lentilles) et est beaucoup plus expressif.


 Au final, la vision de ce film bancal malgré tout reste source d’un certain plaisir pour les fans du premier opus et une piqûre de rappel indispensable suite à la vision désastreuse du volume 3 et 4.

Si au passage, quelqu’un peut m’explique pourquoi cette gourde se coupe le doigt dans sa quête de pureté ? Pour faire pénitence, il y a avait plus simple quand même…

 

 

 

 

Wishmaster II

 

1999

Réalisateur : Jack Sholder

Acteurs : Andrew Divoff, Holly Fields ....

genre : Fantastique / Horreur

 

Disponible (mais assez difficile à trouver) en dvd chez Film Office


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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 09:00

afficheUn film coup de poing. Que se passerait-il si ce principe était réellement appliqué dans nos pays occidentaux (et ailleurs d’ailleurs) ? Depuis Fight Club, je n’avais pas pris une telle baigne. Film magistral vous mettant dans l’ambiance dès son étonnant générique d’ouverture, conçu comme une pièce de théâtre ave unité de lieu (une île) de temps (délai limité)… et de réelles surprises (le lien de Takeshi Kitano avec … je n’en dirais pas plus pour ceux qui n’auraient éventuellement pas vu ce métrage qui traîne pourtant dans quelques Top 20). Le décompte des morts reste une idée sympa. La probabilité de tomber sur une kalachnikov ou sur un couteau pour défendre sa vie est quant à elle machiavélique.
Le tout reste satirique à souhait, à l’image de cette vidéo de démonstration présentée par une fille un peu folle sur fond de www.br.com!


Les cartons intermittents frôlent parfois l’absurde et nous impliquent émotionnellement dans la survie de ces jeunes paumés qui se croyaient tout permis et qui se retrouvent perdus lorsqu’ils sont confrontés à leurs propres règles. Kitano, que j’avais découvert dans l’excellent Eté de Kikujiro et dans le non moins bon Aniki mon frère nous offre une performance tout en nuance. Ce qui n’est pas sans rajouter à la qualité du film.


La psychologie de certains personnages reste de plus très fouillée et la moindre anicroche est prétexte au massacre général et parfois absurde (scène du phare, entre autre).


On appréciera également les répliques savoureuses de Kitano égrenant les morts du jour et y ajoutant ses petiots commentaires.


Au final, un incontournable, tant sur le fond (on n’est quand même loin des idées fascistes défendues par certains. Il ne faut pas oublier que le film est une adaptation de l’auteur japonais Tokami qui s’est révélé être un succès d’édition) que sur la forme. Un défouloir live en fait. Et pour une fois, je ne vois rien à critiquer si ce n’est la suite lamentable que le succès de ce premier opus à conduit à réaliser.


Un conseil, la VF est correcte, mais la VO est jouissive.  

 

 

 

 

Battle Royale (Batoru rowaiaru)

 

2000

Réalisateur : Kinji Fukasaku 

Acteurs : Takeshi Kitano...

Genre : Thriller / Horreur

 

Dispo en dvd et coffret

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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 07:36

afficheStar Trek IV a été une véritable bouffée de fraîcheur et d’oxygène après les dernières tribulations quasi shakespearienne de l’Enterprise. Dépassement de soi, découverte de l’inconnu, la création qui a réussi à évolué au-delà de sa condition première, de nombreuses morts, de vieux ennemis et même la survie de la planète Terre … Tous ces thèmes ont été abordées de manière fort judicieuse et ce malgré la vision assez différente de trois réalisateurs bien distincts (le vieux brise car, le jeune utopiste et le membre du casting original).

 

            Fort du succès conséquent tant public que financier, la Paramount met de suite en chantier un cinquième opus à sa lucrative franchise, un peu comme elle le fit avec les Vendredi 13, la honte en moins. La honte seulement ? Et bien oui. Car L’ultime frontière va finir par se croire capable de pouvoir représenter un succès potentiel en se basant uniquement sur son nom et les espoirs suscités par la trilogie qui venait de s’achever. Comme le disait Shatner sur le commentaire audio (en compagnie de Leonard Nimoy) de Retour sur Terre, Star Trek V allait nous permettre d’être une aventure palpitante et grandiose.

 

            Il est vrai qu’au vu des thèmes abordés  dans les précédents opus, notre curiosité pouvait légitimement se retourner sur la série classique (TOS) et recherchait à travers elle le thème du prochain métrage. L’entité inconnue avait été utilisée à deux reprises avec V’Ger et la sonde Cétacé, la menace d’une destruction planétaire voguait également dans ces deux mêmes films (Motion Picture et Return Home), le retour d’un nemesis charismatique avait été épuisé avec Kahn , la mort de personnages phares aussi (Spock et le fils de Kirk) et même le voyage dans le temps et les thèmes de la jeunesse et de la vieille avaient été mis en avant.

 

            L’évolution logique ne pouvait alors emprunter que deux voies. Soit Star Trek poursuivait son bonhomme de chemin sur une aventure riche en rebondissements et en humour comme avec Star Trek IV, soit elle se reprenait et revenait à des considérations quelques plus métaphysiques comme avec The Motion Picture.

            La solution, embrassante, va emprunter un peu des deux et c’est un Shatner peu inspiré qui va offrir à nos yeux effarés ni plus ni moins que la quête de Dieu. Car c’est de cela qu’il s’agit dans Star Trek V,ni plus ni moins et c’est ce qui va conduire le film à s’embourber un peu plus , entrant en totale contradiction avec les premiers pas de l’homme sur la Lune considérant que Dieu était absent et expédiant son sujet avec une telle légèreté qu’on ne peut que frémir devant un tel gâchis.

 

            Coup de chance ou regret de la part de la Paramount, elle mettra avec bonheur un dernier film en l’honneur de l’équipage historique, repris par Meyer (heureux papa de la colère de Kahn) et qui donnera Terre Inconnue sur lequel nous reviendrons bientôt.

 

            En attendant, cap sur Nimbus III et sur l’opus le plus mal aimé du microcosme Star trek (et à raison, malheureusement) : L’ultime frontière.

 

Si l’on fait exception des courts résumés introductifs de l’épisode 3 et 4, Star Trek V propose une petite innovation et s’ouvre pour une fois sur un véritable prégénérique des plus prometteurs. Habituellement, le space opéra s’ouvre toujours d’un plan sur l’espace, qu’il s’agisse de Star Trek, Star Wars, Star Gate, Babylon 5 et autre Odyssey 5. L’infinité de l’espace renvoie bien sûr à un certain esprit d’aventures, terrain sur lequel l’homme va souvent devoir affronter des choses qui le dépasse. Cette fois ci, le film s’ouvre sur un horizon désertique , aride, à l’atmosphère phagocytée par la poussière et se présentant comme le paysage de la planète de la paix galactique, elle-même située en zone neutre. La caméra s’attarde sur un pauvre hère, faisant des trous dans le sol et apercevant au loin un étrange individu à cheval (bah oui, tiens, les chevaux, il y en a dans toute la galaxie, et c’est bien connu, un cheval dans le désert, ça peut survivre des jours sans une goutte d’eau…passons sur les invraisemblances, elles sont tellement nombreuses dans ce film que certains épisodes de la série classique pourraient prétendre à l’oscar).

 

Ni une, ni deux, le malheureux empoigne une espèce de bâton et le fourre de cailloux avant d’en menacer l’étranger qui 1descend de cheval, parle au pauvre gus quelques minutes et parvient à le soulager de la peine immense qui l’empêchait pleinement de vivre sa vie (il est toujours dans le désert, toujours pauvre, mais il est heureux à présent, et libre !) . Passé le caractère incongru de cette situation, surtout en opposition au trois derniers films qui avaient été nécessaires à tous nos protagonistes pour qu’ils puissent s’accomplir complètement en tant qu’individus à part entière, on découvre alors que l’étranger est un Vulcain (au cas où on ne l’aurait pas compris, le pauvre gus, on l’appellera Gus pour gagner du temps , le désigne comme tel avec un sourire édenté frôlant le manque de maturité mentale) et que ce dernier éclate de rire. Le générique débute alors avec le nom de William Shatner en grosses lettres, sur une composition de Jerry Goldsmith qui se contentera ici de recycler son vieux score des opus précédents.

 

            Le cadre est mis en place. Ce Vulcain mystérieux, Sybock, va de suite attirer notre attention. La première question étant de savoir ce qui l’a mené sur cette planète déserte, la suivante le but de sa quête et surtout, comment se fait il qu’il puisse manipuler aussi bien les sentiments et les vivre émotionnellement lui même. Jusqu’à présent, le seul vulcain que nous connaissions était Spock (Sarek n’étant apparu qu’une poignée de fois et Saavik ne rentrant pas en ligne de compte puisque n’appartenant même pas à la lignée classique) et les occasions de le voir relâcher le contrôle sur ses émotions peuvent se compter sur les doigts d’une main. De toute l’histoire des films et de TOS, nos n’avons pu le voir sourire que deux fois (Le Mal Du Pays et Retour sur Terre) et pleurer une seule fois de manière consciente et assumée en public (The Motion Picture). Si on prend en compte Enterprise , qui à force d’effectuer des comparatifs avec ses aînées devient de plus en plus une série de qualité, ne serait ce que par le travail de cohésion remarquable fourni par les scénaristes sur quatre saisons, on notera que cette faculté de maîtrise obéit à une éducation et à une croyance particulière et que seule une partie minoritaire et paria de la populace aux oreilles pointues se laisse aller à vivre ses sentiments.

           

Après avoir commencé avec une entité quasi divine, puis avoir poursuivi par des bad guys uniques sans compter l’ennemi venant de l’inconnu, la franchise se réoriente vers une figure emblématique issue de la plus noble souche de ses personnages, permettant ainsi de ocnstater que les Vulcains ne sont pas une peuplade constituée d’être quasi parfaits, logiques et moraux.

           

2Le but de Sybock et de mettre la main sur Shakari, à savoir notre Eden et démontrer qu’un dieu unique régentant la création et riche de savoir existe, et qu’il est un contrepoids parfait du dogme vulcain de la science et de cette même logique. Sybock, pour parachever le tout n’est pas un illuminé puisqu’il était même destiné à intégrer les plus hautes sphères culturelles vulcaines. Enfin, pour lui donner une légitimité vis-à-vis de Spock, on en fait son demi frère ? Ce qui pourra permettre des rebondissements (n’ayons pas peur des mots) pour la suite. Le principe de la famille détournée est d’ailleurs un artefact pratique dans ce type de structure narrative, toujours prompt à creuser ou dévoiler un peu plus un personnage clefs, en faisant ressortir ses côtés sombres (Picard / Shinzon, Data / Lore) ou humains et faillibles (Kirk / David, Deanna / Lwawanna, Riker père et fils et j’en passe).

 

L’idée même d’un vulcain courant après Dieu était en soi porteuse d’espoirs mais le traitement de cette idée va être calamiteux. Pour essayer de gagner Shakari, Sybock va prendre en otage trois exilés de différents univers : terrien, romulien, et klingon. Si David Warner passe sans peine pour un dignitaire de type ambassadeur de la Fédération (le gars qui a si bien joué les photographes dans la Malédiction de Donner ou bien les chefs de multinationale du jeu électronique dans Tron) , bien que cachetonnant à outrance et étant à mille lieues de son impressionnante interprétation d’un chef de guerre cardassien qui gardera en otage Picard durant deux épisodes mémorables de La Nouvelle génération (TNG)  au point de presque lui en faire presque perdre la raison, que dire du Klingon et de la Romulienne ? Le premier, censé être un général, est un alcoolique obèse qui passe plus de temps à éructer qu’à réellement prendre la parole ; la seconde n’est qu’une potiche à la coiffure complètement surréaliste qui n’a que peu de chose à voir avec le traitement de cette race dans TNG et au cinéma.

 

D’ailleurs, scénaristiquement parlant, ces trois individus étant plus des laissés pour compte que des valeurs véritables, on peut bien se demander si leur prise d’otage par Sybock aura vraiment de l’impact auprès de leurs gouvernements respectifs… Les trois individus semblent tellement déconnectés des réalités qu’ils se contentent de boire ensemble et de pleurer sur leurs sorts communs alors que partout ailleurs dans la galaxie, leurs peuples se font la guerre où se livrent à de véritables actions d’espionnage. Passons.

 

  Gardons à l’esprit que le but de ces manœuvres reste de faire venir un astronef. Avec un peu d’espoir, on s’attend en toute logique, histoire de faire vraiment démarrer le film, à un petit tour chez les romuliens, les klingons et Starfleet histoire de voir les décisions politiques logiques qui vont suivre et surtout assister à un affrètement d’astronefs en règle auprès de trois spatiodocks différents. Que nenni. La Paramount est maintenant rodée financièrement parlant et Star Trek est devenu depuis le troisième film une franchise faite pour rentabiliser un maximum les caisses du studio ; et ce, sans respect aucun pour ceux qui achèteront leurs tickets de cinéma.  On se souvient des problèmes rencontrés par Nimoy sur Retour sur Terre, parfois obligé de supplier littéralement les producteurs pour obtenir l’argent nécessaire à la conception de tel ou tel plan. Ici, on touche purement et simplement le fond. 


Côté décor, on se contente du minimum, un désert sans aucune construction ou presque. Les plans d’ensemble sur l’Enterprise A qui aurait ici du connaître son baptême du feu sont réchappés de l’épisode précédent. D’ailleurs notons que là où Retour sur Terre ajoutait une grosse couche de plaisir coupable en dévoilant la carlingue de l’Enterprise, imposante derrière celle de l’Excelsior, Star Trek V se contente de le montrer à l’écran comme un jouet sur une étagère, sans aucune partition musicale, sans aucun effort de raccord.

 

Pour  ce qui est des costumes, pourtant si recherchés dans les films antérieurs, on sent que les fonds de malle ont été exploités. Le beau velours rouge si cher à Zap Brannigan cède la place à des tenues de campeurs et d’affreux pulls marrons occupant 90% de la projection.  Et ne parlons même pas de ces affreuses bottes à propulsion que porte Nimoy. Après avoir réussi à réécrire visuellement toute une franchise, se voir infliger un gadget inutile et aussi peu esthétique fait vraiment pitié. Ajoutons à cela les affreux maquillages constatés lors dela scène du bar qui sont une véritable insulte (comme la coupe romulienne !) au fan de la première heure et qui parviennent à être moins impressionnants que ceux du bar de Star Wars (on ne joue pas dans la même cour de récré, c’est certain) ou encore que ceux de la fameuse réunion diplomatique qui introduisait Sarek dans TOS (avec les premières apparitions des Andoriens qui connaîtront leur heure de gloire dans Enterprise).

 

Pour clore ce laïus sur les restrictions économiques, il ne reste plus qu’à citer les effets spéciaux. Il est certain que pour donner un peu de grandeur au personnage présumé de Dieu, il a fallu rogner sur tout le reste, ce qui nous permet d’avoir des sfx d’occultation datant de près de six ans , une vitesse Warp frôlant le foutage de trogne et n’ayant jamais été aussi lourde à l’écran. C’est simple, quand l’Enterprise passe en distorsion, le vaisseau reste immobile, on se contente de le faire avancer comme un gamin pousserait sa maquette du Titanic dans la fontaine municipale en plein hiver, et l’effet de vitesse est simplement illustré par quelques bandes de couleurs. C’est le principe même de la distorsion qui est jetée aux oubliettes. Même dans the Motion Picture ou dans Kahn, cet effet était retranscris de manière visuelle ou sonore, de manière à convaincre le spectateur que la vitesse augmentait de manière exponentielle. Ici , même le générique de TOS proposait une formule comparée à la deux chevaux qu’est l’Enterprise A. Heureusement, les séries TV se chargeront , d’Enterprise à Voyager de corriger le tir et d’uniformiser les procédures de Warp avec un vaisseau qui entre en « vitesse lumière » en se distordant justement.    

 

 Economie donc et raccourci scénaristique logique en découlant. Les romuliens ne réagiront pas et on ne s’attardera même 3pas à glisser une ou deux lignes de dialogues pour expliquer leur non ingérence dans cette histoire. C’est peut être un bien en soi car vu les évènements, on aurait peut être eu droit à une flotte galactique romulienne basée sur la caravane de Priscilla folle du désert. La Fédération quant à elle envoie à la rescousse de son ambassadeur son vaisseau le plus emblématique, l’Enterprise …. Qui est encore en phase de finition et de rodage. La moitié des fonctions ne sont pas encore installées et on nous rappelle avec lourdeur que le téléporteur est en panne.

 

Le producteur de la saga, H. Bennet apparaît alors en tenue d’amiral (un acteur de moins à payer, pourquoi se fatiguer à rappeler l’un des officiers supérieurs implantés dans les opus précédents, comme Cartwright, par exemple, alors qu’on peut soi même jouer le rôle ?) et explique à Kirk qu’au-delà de son vaisseau, il veut son expérience. Autre point à critiquer, Kirk rétorque qu’il lui faudrait un autre vaisseau que celui là pour mener à bien une telle mission. Logique. Mais il devra faire avec. Que comprendre alors ? Qu’il n’y a que Scotty comme ingénieur pour toute la flotte ? Que Starfleet ne possède que deux vaisseaux en piteux état, l’Excelsior étant à l’arrêt suite à un sabotage récent ? Pourtant, sur 4 films, seul l’Enterprise a été au front contre Kan, V’Ger et Genesis…. De qui se moque-t-on ?

      

 A la rigueur, on se dit que ce n’est pas grave et qu’un général klingon étant impliqué, on va au moins pouvoir se rattraper sur la flotte impériale. On reste vite déçu. Les plans d’occultations sont recyclés à outrance, les vitesses de distorsions klingonnes, si importantes et assez bien portées à l’écran sur Retour sur Terre (autour du soleil) se trouvent réduites à un immobilisme proche du zéro absolu et on parvient même à résumer son approche dangereuse en fin de film sur l’Enterprise à travers une représentation fil de fer sur un écran de contrôle dont tout le monde se moque. Et que dire de l’équipage qui n’aurait plus qu’aux sœurs Duras.

 

Les costumes sont loupés, hideux et ce sont des néo punks qui tiennent la barre. La femelle klingon est grotesque et on est loin de la noblesse de celle de Star Trek III qui se sacrifia sur un seul mot de son capitaine. De plus, comble de l’ironie pour un peuple de guerriers, ils s’ennuient et détruisent de vieilles sondes dans l’espace. Comment croire que face à l’immensité présumée d’une empire pluri séculaire, des vaisseaux soient ainsi en goguette dans l’Espace, prêts à tout pour passer le temps, jusqu’à en risquer une guerre ouverte avec la Fédération. Le motif de statut de renégat de Kirk est bien mis en avant pour justifier qu’on s’acharne ainsi sur son astronef mais ne tient guère la route puisqu’il a été jugé sur Terre et condamné. En fait, l’ajout de la menace klingonne est purement accessoire, voire inutile. Elle rajoute artificiellement une dose d’action qui n’a rien à voir avec celle de Star Trek III. Pourtant elle fait écho au traitement des personnages de ce film qui reste déroutant.

 

 TOS, puis les quatre premiers films ont le mérite de construire un trio d’acteurs qui se complètent merveilleusement et dont les échanges et dilemmes moraux font toute la saveur. Kirk, Spock et McCoy sont liés à la vie à la mort et ont connu leur lot d’épreuves entre partages de conscience, décès et résurrection. Les retrouvailles de the Motion Picture, la tragédie Shakespearienne de Kahn et de the Search for Spock et le délicieux comique de situation employé dans Retour sur Terre volent en éclat dans l’Ultime frontière.

 

Leur introduction dans le film débute par un plan sur une forêt ou Mccoy manque d’attraper une crise cardiaque en observant Kirk, la cinquantaine grisonnante escalader à mains nues une paroi rocheuse , lui-même sous la surveillance d’un Spock irritant volant tel Superman (mais avec nettement moins de maîtrise qu’un Superman) et distillant de nombreux conseils pour placer ses mains de telle ou telle manière ou en proposant de ne faire qu’un avec la roche (ce à quoi rétorquera Kirk en précisant plus tard à un Spock maladroit sur sa monture qu’il ne doit faire qu’un avec le cheval). Kirk manque évidemment une prise et tombe dans le vide, puis est sauvé in extremis par Spock qui plongea à son aide. Notre bande de Goonies du futur se retrouve alors devant un feu de bois et au milieu de banalités confondantes, noyées par de nombreuses incompréhensions de Spock dont la maîtrise démontrée dans Star Trek IV sort ici fragilisée, commencent à entonner en canon « Au Clair de la Lune, mon ami Pierrot ». On pleure de rage à la mémoire de la construction narrative de Kahn, sans temps morts, face à cette première demi heure interminable. Le plus triste, c’est que cette entreprise de crétinisation se poursuit à l’échelle du casting intégral.

 

Sulu et Chekov se perdent dans les bois et nous font le coup du Tunnel, Scotty, plus empâté que jamais passe pour un sombre idiot incapable de maîtriser sa propre fonction et allant même jusqu’à s’assommer sur l’une des poutres de sa propre coursive , Uhura danse carrément nue dans le désert et j’en passe….

 

Tout le côté solidaire et amitié tant développé jusqu’à présent et réduit à peau de chagrin et la palme revient au traitement de Sarek, démontré comme bassement primaire lors de la naissance de Spock , le considérant simplement comme humain alors que dans la chronologie, Spock a été un fils respecté, le clash avec son père provenant uniquement de son engagement avec StarFleet. D’ailleurs, toutes ces questions avaient été réglées une fois pour toute avec un très bon dialogue entre le père et le fils dans Star Trek IV. L’emprise de Sybock devrait alors tomber d’elle-même et il ne devrait pas devoir perturber un Spock qui s’était construit comme un individu entier jusque là.

 

Le résultat est simple, on s’ennuie fermement et on n s’intéresse que moyennement au sort d’un équipage qu’on avait pour soutenu jusque là sans faillir. Comble du mauvais goût et du manque de maîtrise du sujet par Shatner, le film se clôt sur un Spock qui vient pourtant de perdre son frère et qui , clin d’œil , gratte mélancoliquement le luth qu’il possédait dans TOS. Là où Kirk et son formidable « je me sens jeune » après deux heures de drama dans Kahn entrait dans le panthéon des figures télévisuelles et cinématographiques américaines, Shatner offre un Au Clair de la Lune à nouveau !

 

Comme final, cela se pose comme une absurdité totale, sans compter qu’un space opéra doit s’achever avec plus d’emphase. Les quatre premiers films l’avaient compris et TNG l’avait magnifié en clôturant un épisode (celui où Picard , inconscient parvient à vire l’intégralité d’une vie loin de l’espace)  sur un air de flûte.

 

 4Le plus regrettable dans cette volonté de détruire tout ce qui a été construit se matérialise dans la dernière partie, qui débute avec la prise de la ville. On se croirait revenu au temps des westerns de papa (pourquoi pas, vu le nombres de monuments qui trainouillent leurs vieilles bottes dans le genre) mais revisité parles Keystones Cops. Aucun cliché ne nous est épargné. La navette atterrit loin du site (histoire de rajouter quelques minutes au film pour savoir comment gagner la ville) mais comme par hasard, les radars de la planète ne les détectent pas (si le fait de s’éloigner pour ne pas se faire repérer par les citadins est logique, qui parviendra à nous faire croire que les autres habitations ne possèdent pas leurs propre système de localisation ?). Bien évidemment, notre petite troupe arrive près d’un relais avec des chevaux. Des chevaux. Comme quoi, mieux encore que l’homme, les chevaux ont su coloniser l’espace et accepter de se faire monter par le premier Alien venu ? Quitte à faire l’apologie d’une espèce terrienne qui aurait suivi un chemin d’évolution différent, autant se tourner vers Voyager et son fameux épisode avec pour ennemis des dinosaures….

 

Afin de mettre la main dessus, Uhura se prend pour une Joséphine Baker à la voix proche de celle d’une des sœurs de Cendrillon. C’est tellement idiot qu’il vaut mieux ne pas trop s’attarder. La ville est ensuite prise par astuce et on peut voir que pour une planète galactique de la paix où les armes sont proscrites, les sulfateuses côtoient les lasers dans une mise en scène chaotique faisant passer Transformers de Bay pour Barbie et le bal des princesses côté fluidité de l’ensemble. Spock surnage malgré tout du lot en effectuant sa fameuse prise vulcaine sur un canasson qui semble surpris plus que nous. Pour bien faire, les trois otages ayant rejoint (rapidement) Sybock, tout cela n’a servi à rien et vogue l’Enterprise ! On pourrait se surprendre à espérer en revoyant ce film que Sybock croise le sillage de Vador et qu’en essayant de lui faire comprendre ses erreurs passées, celui-ci lui colle un bon coup de sabre laser dans la truffe… on peut y croire.

 

            S’en suit une attaque Klingon qui va enfin réveiller tout ce beau monde et nous permettre d’assister à la seule scène potable de ce naufrage. Astucieusement laissée dehors pour un problème de bouclier et de phasers , la navette de Kirk va devoir manœuvrer manuellement pour regagner le vaisseau mère. Je n’en dirais pas plus pour ne pas gâcher la dite scène, d’autant qu’elle est malheureusement très courte.

 

            Une fois à l’abri, direction le centre de la galaxie en quelques minutes, le temps de voir à nouveau à l’œuvre le pouvoir  étrange de ce Vulcain dont on n’entendra jamais plus parler (phénomène que l’on retrouve souvent dans le monde des OAV. Pour mémoire, San Goku ou Seiyar trucident toute une tripotée d’ennemis dans leurs aventures format film dont on entend jamais ne serait ce qu’un écho dans les parties séries, à l’exception peut être du personnage de Garlic), puis arrivée devant la Barrière, zone de l’espace infranchissable dont aucun vaisseau n’est jamais revenu.

 

            Jusqu’à maintenant, l’Enteprise réussissant d’une part à la franchir sans problème et le danger étant représenté par un ou deux éclairs. On est loin de la sensation éprouvée lors de The Motion Picture dans le Wormhole artificiel crée par accident par Kirk…

 

            Kirk tourne sa veste et curieux, via un raccourci éthique assez risible, se rend sur la planète de Dieu (qui ressemble beaucoup à la forêt de départ, les arbres en moins) et part à la rencontre de ce que serait un Dieu … qui ne se révèlera être qu’une entité inconnue cherchant désespéramment le moyen de quitter cet endroit (Pourquoi Dieu a-t-il besoin d’une navette ?). L’entité révèle son vrai visage, Sybock veut lui faire le coup du « tes remords te pèsent, confies toi à moi » et l’Enterprise balance une torpille à Photons sur le tout qui tue Sybock, fait exploser le décor mais ne touche pas notre fameux trio. Kirk parvient à faire téléporter le reste de la bande et se retrouve seul sur la planète avant d’être sauvé par l’oiseau de proie qui lui courre après depuis 90 mn (le général Klingon sous les conseils de Spock a fait valoir son grade) et qui dézingue « Dieu » avec deux coups de phasers (là où une torpille avait échoué un peu plus tôt, bravo la cohérence) tout en se faisant présenter des excuses par l’ancien commandant de bord pour une action non commanditée par l’Empire. Et le tout finit par un petit banquet où Scotty offre au général un bon vieux whisky écossais. On croit rêver.

 

            J’avais pourtant commencé ce papier avec les meilleures intentions du monde pour une franchise que j’apprécie particulièrement. Malheureusement, avec Star Trek V : l’Ultime frontière, on a effectivement atteint les limites du bon goût et même le geek profondément ancré en vous , celui qui a toujours un sourire lors d’un brocante quand il tombe sur une vielle édition des Goonies ou de Batman, ne pourra que déplorer une telle perte de temps et d’argent à la vision DU navet de la licence.

 

            Notons cependant que face à toutes ces incohérences, face çà ce clash artistique avec les fans là où les critiques voyaient « autant une odyssée spirituelle qu’une aventure spatiale pleine de richesse » (Los Angeles Time de l’époque !)  , la Paramount n’a pas compris qu’il fallait arrêter les frais et va mettre sur le feu LE meilleur Star Trek da la saga TOS : Terre Inconnue. Et pour reprendre Shatner, effectivement, là nous attend une grande aventure.

 

 

 

 

Star Trek V L'ultime frontière (Star Trek V : The Final Frontier)

 

1989 - Paramount

Réalisateur : William Shatner

Acteurs : William Shatner, Léonard Nimoy ....

Genre : Space Opéra

 

Dispo en dvd et bluray

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 08:00

Une-baraque-a-tout-casser.jpgCe film de jeunesse de Tom Hanks n'est plus tout jeune mais a le mérite de la sincérité... sentiment que le dit Tom a malheureusement perdu depuis le désastreux Da Vinci Code.


Produit par Spielberg, ce petit film (88mn au compteur) est une petite merveille de comédie.
Tom Hanks est avocat et sa femme est musicienne dans l'orchestre dirigé par son ex mari. Les aléas de leur vie les pousse à craquer pour une maison au charme certain, vendue par une comédienne hors pair. Les 2 tourtereaux cèdent et s'offre la dite casba qui se révèle être une masure de premier plan!


La seconde partie du métrage renoue avec le burlesque d’antan, un humour de situation rarement exploité de cette manière depuis, à moins que l'on ne pense au très drôle Un duplex pour Trois de DeVito avec Stiller et Barrymore , bien que ce dernier n'arrive pas à l'échelle de celui ci.


Je suis peut être de la vieille école, c'est vrai, néanmoins, Hanks et sa péronelle doivent faire face à tant de situation ubuesques qu'on ne peut s'empêcher de se gondoler. Et les scénaristes s'en sont donnés à coeur joie.

 

L'unité de lieu ne se résume peut être qu'à la dite maison, mais rien ne nous est épargné : réseau électrique qui flambe (et qui transforme Tom Hanks en Zelda version Game boy , attaqué par des carreaux de faïence), baignoire qui passe à travers le plancher (nous offrant une séance de crise de nerf mémorable!) , matelas qui avale le dormeur potentiel, nid de guêpe, arbres anémiques, et un four qui transforme des dindes en homme canon!

De très grands moments qui furent même repris pour une célèbre compagnie d'assurance il y a maintenant quelques années.


La dernière partie est plus sensible avec une histoire classique de vaudeville qui planait depuis le début. S'en suit une dispute et une rupture passagère qui se finira bien avec un mariage et une fin cynique à souhait. 1


Sur le plan cynique, ce métrage, qui reste avant tout une comédie, est aussi une savoureuse critique de la société américaine de l’époque et de l’american way en général. Les stars ayant réussi sont complètement folles et vivent dans leur propre univers, les entreprises du bâtiment sont toutes puissantes et ne songent qu’à escroquer leurs futurs clients tandis que les futurs vieux beaux sont systématiquement catalogués comme coureurs de jupons. Le thème du couple, élement central plus que cette maudite bicoque, est également abordé avec plus de finesse qu’il n’y paraît.

Cette baraque est un bon moment, et dans le climat de sinistrose actuelle, il serait vraiment dommage de s'en priver.

 

 

 

 

 

 

 

Une baraque à tout casser (The Money Pit)

 

1986 - Universal

Réalisateur : Richard Benjamin

Acteurs : Tom Hanks, Shelley Long...

Genre Comédie

 

Disponible en dvd et coffret avec Les banlieusards

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 06:00

affiche.jpgQu’obtient t’on en mélangeant Gene Kelly, Daffy Duck et Arsène Lupin? Hudson Hawk, gentleman cambrioleur bien sûr!


Ce métrage est une pure folie que je conserve sous verre et blindage triple épaisseur, au même titre que Last Action Hero (encore lui, je sais). Ce n’est plus du cinéma, là, c’est du plaisir à l’état pur.
Ce n’est plus du cinéma car tout est fait pour s’éclater dans la joie et le bonheur en ne respectant plus rien : je ne compte plus les transitions lourdingues, les raccords nuit / jour foireux, les éléments non utilisés après coupure au montage (dixit pour l’exemple la photo de singe sur la casquette de Coburn) , les résurrections encore plus folles que dans X files et Buffy et un fil rouge complètement barré dans le fait de vouloir absolument apprécier un véritable cappuccino !


Les méchants sont les plus cinglés et les plus drôles qu’il m’ait été donné de voir, Léonard de Vinci est présenté comme un génial Géo Trouvetou qui doit plus à la chance qu’au hasard et le scooby gang de Coburn vaut le déplacement et provoque de nombreux moments qui me sont cultes (entre le Caruso transformiste et le yogi de service, y a de quoi faire, sans compter l’anglais espion qui a mal tourné et les noms absurdes de barres de céréales donnés aux bad guys, parce que les noms de maladies , c’est dur à porter !) Les cambriolages en chanson sont à se tordre et les cascades sont complètement folles.

 

Ajoutons (oui, car il est possible d’en dire encore plus) une McDowell adhérant à l’ensemble et pas encore trop préoccupée par son fond de teint (qui est inefficace quand on parle dauphin) et un joyeux foutage de gueule des conventions les plus simples (la gamine à l’éléphant en peluche est mémorable et nous change des têtes blondes innocentes mais si perverses à l’intérieur → dans le genre, Bébé part en vadrouille ou les premiers Maman j’ai raté l’avion sont des références, même si je préfère de loin Ferris Bueller et le minois craquant et si enjôleur de Broderick qui n’a pas son pareil pour faire craquer tout le monde tout en en rendant certains cinglés).


1.jpg

 

Enfin, la simplicité avec laquelle Hudson Hawk se farci le Vatican est un modèle face à des Tom Cruise utilisant une technologie de pointe pour braquer l’ordinateur le mieux gardé des USA (Hudson n’aurait eu besoin que d’un fil de pèche, une poulie et le tout en fredonnant l’air de la série bien sûr !) .

 

 

 

 

Hudson Hawk, Gentlemen cambrioleur (Hudson Hawk)

 

1991 - Columbia Tristar

Réalisateur :

Acteurs : Bruce Willis, Abdie McDowell, James Coburn....

Genre : Comédie Burlesque

 

Dispo en plusieurs éditions dvd

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 07:00

affiche.jpgIl était évident qu'après le choc Goldfinger, l'opus suivant aurait fort à faire pour relever le défi d'un Bond enthousiaste et survolté.

Goldfinger avait habilement réussi à convertir les éléments de succès des deux premiers opus pour en sortir un panaché inédit gagnant :méchant mégalo et sournoisement intelligent, belles filles à l'utilité vénéneuse, divers lieux de tournages et une intrigue solide au possible pour des rebondissements toujours inattendus (ou si peu. Personne n'aurait pu prévoir la mort d'une éphémère confidente de Bond à la sauce Masterson).

Ce Thunderball, considéré à l'époque comme l'un des parangons de la franchise, possède quelques qualités mais malheureusement de trop nombreux défauts qui ne permettent pas de remporter l'adhésion et qui représentent pour moi l'une de mes premières grosses déceptions de l'Univers de Bond (rattrapée avec bonheur avec les deux prochains volets).

En essayant de garder une certaine objectivité, je vais essayer d'expliquer les raisons de cette déception.

Thunderball , comme une grande majorité des opus de 007, possède une introduction (hyper) nerveuse et très rythmée (Terence Young reprend les rênes, sa pattes est reconnaissable de suite) . Le film s'ouvre sur un trompe l'œil astucieux pouvant faire croire aux obsèques de Bond, alors qu'il s'agit en fait de l'un des ennemis du MI6.

 

Celui-ci assiste d'ailleurs à ses propres funérailles , ce qui n'échappe pas à Bond et permet de nous offrir un combat violent et extrêmement réaliste …jusqu'à l'utilisation du fameux Jet Pack, emblème de cet épisode, bien plus représenté d'ailleurs que le superbe Disco Volante de Largo. Autant dans les précédents opus, le faible nombre de gadgets en permettait une utilisation remarquée , autant les intro étaient justifiées et soignées (mémorable assassinat d'un faux Bond de From Russia with Love), autant là, on peut se poser des questions.

 

Par la suite, on apprend qu'il s'agissait d'une volonté des producteurs de faire apparaître ce type d'engin au moins une fois à l'écran mais on ne peut y croire une seconde. Pour peu que l'on ait vu auparavant un film comme The Rocketeer, on conçoit alors les nombreuses difficultés pour se diriger aussi parfaitement que 007 à l'écran avec cet appareil propulsé, sans parler de l'aérodynamisme qui laisse à désirer. Alors oui, d'aucuns rétorqueront que ce n'est que du cinéma qui n'est là que pour détendre et en mettre plein les yeux mais je rétorquerais avec célérité que dans les trois épisodes précédents, le réalisme était de mise , y compris avec le fameux dragon du Dr No que Bond défait en deux temps trois mouvements.

 

D'ailleurs, on soulignera le retour de l'Austin Martin, réchappée de Goldfinger (alors que détruite en partie et assurément désossée par ce dernier qui en souligne l'ingéniosité) et réutilisant les mêmes ressorts de défense, comme si cette dernière, en avalant ce monstrueux cracheur de flammes (qui ne blesse en rien les gambettes de l'agent, juste comme ça , au passage) était désireuse de redonner un semblant de légitimité à l'action. On notera qu'elle supporte beaucoup moins bien les tirs directs car , cette fois, les balles s'enfoncent dans le bouclier arrière (détail qui insiste sur le côté véritable, s'il en est).

 

S'en suit le générique (toujours aussi tarabiscoté et sans intérêt, ce que je n'avais pas souligné pour les opus 1précédents et dont le paroxysme sera atteint avec la période Moore) dont le thème sera récurrent durant le film. Mise en place ensuite classique des événements (apparemment sans suite et décousus puis se regroupant admirablement durant le visionnage. Un des points forts de ces premiers Bond, assurément).

Si l'on exclue la parenthèse Goldfinger,le grand méchant de premiers chapitres de cette saga réside dans le Spectre dont la mise en scène savante a été savamment orchestrée pour ne distiller que l'essentiel. Dans Dr No, on a affaire à l'un de ses représentants , mais ce bon Dr précise qu'il travaille pour l'organisation uniquement parce que celle ci a su entrevoir ses possibilités. Dans Bons Baisers de Russie, on voit enfin le Spectre dans son organisation via un camp d'entraînement, ainsi que des hauts gradés en 05 et 03. 01 lui n'apparaît que de dos. Thunderball va encore plus loin. En parallèle avec la structure du MI6 , on peut voir une réunion des principaux représentants du Spectre devant 01 , toujours dissimulé, son identité ne devant pas être connu des ses subalternes, à priori. La représentation en est d'autant plus forte que les 00 de toute l'Europe sont également réunis au Mi6 pour tenter de résoudre une alerte d'ordre mondiale au sujet de deux bombes atomiques volées par… vous aurez compris. Vis à vis du Spectre, donc, on sent que l'on progresse car , nonobstant une méthode quelque peu brutale d'élimination des éléments peu fiables, on aura principalement à faire à 02 aka Largo durant cette mission, ce qui laisse augurer une confrontation directe avec 01 prochainement.

1er regret alors, autant l'exposition du Spectre reste brillante , autant le potentiel des 00 est sous exploité au possible. Avoir la fine fleur du Mi6 au grand complet juste pour souligner le retard de Bond à la réunion semble un peu exagéré. Pas de tension, pas de plans sur les différents visages des espions. Rien. De plus, Bond change son affectations sur une simple intuition (suite à la photo d'un pilote disparu et de sa sœur, histoire de ne pas trop divulguer l'intrigue aux néophytes) ,ce qui témoigne de la confiance De M, mais tout de même… l'officiel présent lors de cet entretien sera d'ailleurs là pour le souligner.

Commence alors, le temps que Bond prennent contact avec Domino, un long passage à vide où l'action ralentit considérablement et où les occasions de tuer Bond se multiplient paradoxalement, via une rousse pseudo fatale et une armée de mécréants à la solde de Largo.

 

3


Largo est d'ailleurs LA grosse déception de ce métrage. Pas de charisme, des motivations troubles, si ce n'est accomplir le plan du Spectre et une villa immense avec une piscine à requins pour l'exubérance du côté obscur de la force. Pas de grandes tirades empruntes de dédain, pas de mégalomanie exacerbée, pas de remous ni d'implications politiques et encore moins de perversité. Largo se démarque des anciens adversaires de par sa normalité. Il n'exprime rien. Et c'est forcément regrettable, enlevant de fait tout son piquant aux différentes rencontres avec Bond.

2Dommage, sans compter que c'est ce genre de joutes verbales qui font le sel de ces films d'espionnage , tout comme les nombreuses notes d'humour du type du célèbre " Je l'ai harponné ". Un manque cruel se fait ressentir et on s'ennuie. Cet ennui se répétera à plusieurs reprises dans le film, en particulier lors des scènes sous marines qui, bien que filmées avec maestria, ne dégagent rien. La musique d'accompagnement est forte et rythmée, mais certains films muets bénéficient de scènes au rendu plus efficaces (Nosferatu de Murnau pour ne citer que le plus célèbre). Reste heureusement la final avec le Disco Volante qui lui reste plus que passionnant avec un Bond (enfin) entreprenant et témoignant d'une violence retrouvée. Le final en lui même par contre reste bâclée, se voulant emprunt de romantisme machiste et tombant à plat.


Un Bond de vacances, certes. Connery n'épargne pas sa peine mais on se surprend à regarder sa montre, ce qui est toujours mauvais signe dans ce type de production.

 

 

 

007 - Opération Tonnerre (007 - Thunderball)
1965 - MGM / United Artists
Réalisateur :Terence Young
Acteurs : Sean Connery, Adolfo Celi....
Genre : Espionnage
Disponible dans une multitude d'éditions, de coffrets que ce soit en dvd ou en Bluray
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